« Le mémoire de Master »
« Le mémoire de Master », 5 questions à Emmanuel Lincot, Enseignant-chercheur en Master Histoire – Relations internationales à la Faculté des Lettres & Sciences Humaines
1. Quels sont les sujets que les étudiants du Master Histoire-Relations internationales ont choisi de traiter pour leurs mémoires de Master ?
Emmanuel Lincot : “donnant trois cours à l’Université Catholique de Lille comme Professeur invité, le choix de ces mémoires correspond à l’un ou l’autre des thèmes que nous abordons: “Géopolitique de l’Asie centrale”, “Relations culturelles internationales, ” Géopolitiques comparées de l’Inde et de la Chine”. Ce sont des thèmes rarement enseignés à l’université. Ils sont pourtant essentiels compte tenu des enjeux actuels. Aussi, aurez-vous des mémoires ayant trait au terrorisme international pour celles et ceux travaillant sur l’Asie centrale, et en particulier sur l’Afghanistan et le Pakistan. D’autres, pour ce qui concerne le cours sur les relations culturelles internationales abordent la question des contentieux mémoriels sur la restitution des objets d’art entre l’Europe et l’Afrique ou l’Asie. Je viens d’ailleurs de publier un ouvrage aux éditions MkF inspiré de ce cours: “Géopolitique du patrimoine. L’Asie. D’Abou Dhabi au Japon”. Enfin, pour les géopolitiques comparées de l’Inde et de la Chine, nombre de sujets portent sur les litiges frontaliers, la question des rivalités hydriques et le positionnement de l’Inde dans son adhésion au projet de l’Indo-pacifique; projet concurrent à celui des Nouvelles Routes de la Soie défendu par les autorités chinoises”.
2. Avez-vous été surpris par l’un ou l’autre de ces sujets et pourquoi ?
Emmanuel Lincot : “je suis surtout surpris par la qualité des travaux de nos étudiants. Contrairement au préjugé largement répandu, le niveau monte. Ce sont des travaux innovants, documentés et qui, pour beaucoup, mériteraient une publication et surtout un approfondissement au niveau doctoral”.
3. Quelles sont les compétences que les étudiants développent dans ce travail ?
Emmanuel Lincot : “la rigueur, et l’analyse dans la hiérarchisation des sources et la connaissance des enjeux contemporains. Bref, un savoir-faire qui leur sera demandé en tant qu’analystes, par exemple. Mais c’est aussi le faire-savoir qui est étudié. Outre des notes de synthèses que je leur demande à mi-parcours de leurs études, je leur fais passer à chacun une présentation orale de leurs travaux. C’est chronophage mais indispensable pour améliorer la clarté de leur expression et apprendre à convaincre un auditoire. Identifier les bons éléments de langage pour convaincre son auditoire du bien fondé de ses propos ne s’improvise pas et nous y travaillons”.
4. Ces mémoires peuvent ils leur ouvrir des portes pour la recherche du premier emploi à l’issue du Master ? Des exemples ?
Emmanuel Lincot : “beaucoup se destinent au métier d’analyste et ont pu rallier pour des stages nos ambassades, que ce soit en Inde, au Cameroun ou en Arménie. Cela montre que notre Master génère une forte attractivité. Il est basé sur des enseignements solides avec une équipe pédagogique de haut niveau”.
5. Avez-vous un conseil à donner pour un mémoire de Master qui sort du lot ?
Emmanuel Lincot : “poursuivre en doctorat. Si vous réussissez en Master, le doctorat est à votre portée. Dans la vie, professionnelle notamment, il faut aller jusqu’au bout des choses. Et le doctorat est la fin d’un cursus et la quête en quelque sorte d’un Graal !”