« Figures en (N)or(d) : espaces, société et représentations de la France septentrionale »

La Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l’Université Catholique de Lille, en partenariat avec l’unité de recherche MUSE et Les Nocturnes de l’Histoire, vous propose une 2ème édition des Nocturnes de l’Histoire.

Cette soirée est organisée avec la participation des étudiants du Master Histoire publique et numérique.

Mercredi 26 mars 2024 de 16h30 à 23h.

Université Catholique de Lille, 60 boulevard Vauban à Lille

Evénement ouvert à tous sur inscription.

Programme

 

16h : À la lumière d’un manuscrit retrouvé : Augustin Petit, une figure énigmatique de l’histoire artistique Lilloise du XVII siècle, Laurence Baudoux et Samantha Heringuez, Université Artois, salle des Actes

– A la lumière d’un manuscrit retrouvé : Augustin Petit, une figure énigmatique de l’histoire artistique lilloise du XVIIe siècle.
Il s’agit d’un manuscrit abondamment illustré, dont nous présenterons quelque pages (power point).
Ce sera d’ailleurs une avant-première, puisque ce manuscrit n’est pas encore publié. L’auteur, inconnu jusqu’à ce jour et qui se dit «architecte, sculpteur et géométricien», réunit dans ce volume une abondante série de modèles, et consacre un cahier aux problèmes de géométrie qui le passionnent.
(L’historien de l’art comme le mathématicien ou l’historien spécialiste de l’histoire de l’enseignement des mathématiques en font donc leur miel !)

 

16h40 : Denain, une ville protestante ?, Laurie Larvent, Docteur en Histoire contemporaine, salle des Actes

– Denain, une ville protestante ?
Après une présentation rapide de la ville de Denain et de son développement lié à l’exploitation du charbon, j’évoquerai l’arrivée d’une forme originale du protestantisme à la fin du XIXe siècle : le baptisme. Puis comment en 1906 au sein de cette assemblée émerge une nouvelle forme de protestantisme venu des États-Unis : les Étudiants de la Bible. Courant ultra minoritaire, il se caractérise par son millénarisme et son sionisme. Une première assemblée voit le jour rue de Saint Amand et compte une centaine de membres. Enfin une dernière partie évoquera l’évangélisation du Nord et du Pas-de-Calais à partir de Denain, à travers la figure d’un de ses prédicateurs itinérants : Élie Larvent.

 

16h40 : Charles le Téméraire et le service militaire de ses vassaux, Cécile Leroux, Docteure en Histoire médiévale, amphi René Thery

– Charles le Téméraire et le service militaire de ses vassaux
Charles le Téméraire, duc de Bourgogne aux grandes ambitions politiques et territoriales, fut soucieux d’avoir à disposition une armée nombreuse et disponible. Comme d’autres princes de la fin du XVe siècle, alors que se mettaient en place les États modernes, il s’appuya sur une administration en développement et une amorce d’armée professionnelle. Pour autant, il ne fit pas table rase du passé et s’efforça aussi d’obtenir le service militaire de ses vassaux. Les archives comptables de ses territoires septentrionaux regorgent de listes, résultats d’un travail administratif important, réalisées pour obtenir un ost réel et complet. Ces enquêtes féodales eurent une efficacité toute relative.

 

17h20 : Au-delà de Vauban et de Louis XIV : la citadelle de Lille depuis le XVIIIe siècle, Philippe Diest, Université Catholique de Lille, salle des Actes

– « Au-delà de Vauban et de Louis XIV : la citadelle de Lille depuis le XVIIIe siècle ».
La citadelle de Lille, bâtie après la conquête de Lille en 1667, est un monument emblématique de la Capitale des Flandres considéré comme l’un des chefs-d’œuvre du marquis de Vauban. Pourtant, ce site militaire est en lui-même peu connu des Lillois et la littérature scientifique au-delà du règne de Louis XIV est quasiment inexistante. Cette conférence a pour objectif de présenter l’histoire de cet édifice depuis le XVIIIe siècle, tant sur ses aspects militaires que ses relations avec Lille et ses habitants.

 

17h20 : Une figure de la résistance ? Céleste Vanaerde et le réseau Bordeaux-Loupiac, Guillaume Pollack, Université Paris-Est Créteil, amphi René Thery

– Une figure de la résistance ? Céleste Vanaerde et le réseau Bordeaux-Loupiac
La mémoire de la résistance au sein de la zone rattachée (Nord-Pas-de-Calais) se cristallise, depuis 1945, sur des grandes figures masculines (Michael Trotobas), l’activité de réseaux ou de mouvements de résistance (Farmer, OCM), ou autour de sabotages tonitruants. L’objectif de cette communication est de renverser cette perspective et d’analyser l’activité résistante à l’échelle micro-historique, celle d’une femme, épouse, mère et résistante : Céleste Vanaerde. Cette dernière retranscrit dans ses Carnets inédits son quotidien en territoire occupé, et notamment son expérience de résistante confrontée à l’occupation, aux privations et à la violence des polices répressives.»

 

18h15 : Geoffroy de Montalembert (1898-1993) : les racines nordistes d’un parlementaire Normand, David Bellamy, Université de Picardie, salles des Actes

– Geoffroy de Montalembert (1898-1893), les racines nordistes d’un parlementaire normand.
Même s’il mena une exceptionnelle carrière parlementaire en Normandie, de 1936 à 1993, Geoffroy de Montalembert fut d’abord un homme du Nord.
D’abord, car il en était issu familialement. Né à Annappes, ses parents et ancêtres étaient enracinés dans leurs propriétés des environs de Lille par leur héritage Brigode. Ils y vivaient dans leur château entouré d’un parc immense, terres sur lesquelles, dans les années 1960, furent installés un golf, le musée de Villeneuve-d’Ascq et l’université de Lille.
Ensuite, parce que son père fut longtemps député et maire d’Annappes et que, lui succédant, après la Grande Guerre, Geoffroy de Montalembert commença sa carrière politique dans la même commune.
Ce sont ces racines nordistes que cette intervention présentera.

 

18h15 : Les Crespin : fortune et infortune d’une famille de manieurs d’or arrageoise de la fin du Moyen Âge (XIIIe-XVe siècle), Jordy Saillier, Doctorant en Histoire Médiévale à l’Université de Lille, amphi René Thery

– « Les Crespin : fortune et infortune d’une famille de manieurs d’or arrageoise de la fin du Moyen Âge (XIIIe-XVe siècle) » (Jordy Saillier)
À la fin du Moyen Âge, Arras était un pôle majeur de l’activité usurière des anciens Pays-Bas, dans laquelle étaient impliquées de grandes familles bourgeoises de la ville. L’activité des Crespin fut sans doute, en ce domaine, la plus éclatante : ils avaient tellement prêté à des villes comme Calais, Gand ou Bruges que l’équilibre budgétaire de ces dernières étaient fréquemment menacé. Confrontés à la condamnation de l’Église, c’est pourtant le non-remboursement des sommes engagées qui constitua le danger le plus grand et qui finit par faire décliner cette riche activité familiale. À partir de l’historiographie et de quelques documents administratifs et financiers encore conservés, l’activité des Crespin permettra d’illustrer un pan méconnu de l’histoire économique médiévale à travers le parcours d’une famille qui laissa une marque durable dans le patrimoine local, comme en témoignent leurs « cœurs d’Arras » qui se vendent encore aujourd’hui place des Héros.

 

18h55 : La comtesse Mahaut, une femme de pouvoir dans l’Artois médiéval (c.1270-1329), Christelle Loubet, Université de Lille, salle des Actes

-La comtesse Mahaut, une femme de pouvoir dans l’Artois médiéval (c. 1270-1329)
Petite-nièce, marraine et belle-mère de roi, princesse apanagée, membre du Conseil royal, pair de France, Mahaut, comtesse d’Artois, est une figure qui a marqué l’histoire de la région et du royaume sous les règnes des derniers Capétiens directs, dans le premier quart du XIVe s.
Le personnage est davantage connu par les écrits de Maurice Druon et leurs adaptations télévisées successives que par la réalité des sources. Celles-ci permettent pourtant de dresser le portrait d’une personnalité curieuse, appartenant au milieu cultivé de la cour et exerçant un mécénat particulièrement actif. Elles montrent aussi une femme obstinée, qui résiste durant quatre années aux nobles artésiens révoltés et sort blanchie d’une dangereuse accusation d’empoisonnement. Son histoire est celle d’une femme de pouvoir au début du XIVe siècle.

 

18h55 : Pierre Henri-Simon, académicien, intellectuel engagé, essayiste, romancier, journaliste, professeur de lettres à l’Université Catholique de Lille, où il fut critiqué, renié puis réhabilité, Loïc Laroche, Université Catholique de Lille, amphi René Thery

-Pierre Henri-Simon, académicien, intellectuel engagé, essayiste, romancier, journaliste, professeur de lettres à l’Université Catholique de Lille, où il fut critiqué, renié puis réhabilité.

Figure littéraire du XXème siècle, Pierre-Henri Simon était un essayiste, romancier, journaliste (longtemps critique littéraire au Monde), élu à l’Académie française et professeur à l’Université Catholique de Lille, titulaire de la chaire littérature française.
Intellectuel catholique engagé, il est l’auteur notamment de deux pamphlets célèbres, l’un en 1936 intitulé Les Catholiques, la politique et l’argent qui lui valu de devoir quitter son poste d’enseignant à l’Université Catholique de Lille (il fut réhabilité à la fin de sa vie). L’autre, publié en 1957 et intitulé Contre la torture, eu un immense retentissement en pleine guerre d’Algérie.
L’objectif de cette communication est de rappeler l’histoire atypique de ce professeur trop méconnu de notre université.

 

19h50 : Séminaire jeunes chercheurs du Master histoire publique et numérique des sociétés septentrionales du Moyen Age à nos jours, salle des Actes

 

21h : Portrait du curé délinquant du diocèse de Beauvais au XVIIe siècle : essai de prosopographie, Kévin Saule, Docteur en Histoire moderne, salle des Actes

– Portrait du curé délinquant du diocèse de Beauvais au XVIIe siècle : essai de prosopographie
Les archives de l’officialité de Beauvais abritent 200 procédures judiciaires instruites au cours du XVIIe siècle à l’encontre de curés. Détenteur de la charge des âmes, le curé fut au coeur de l’entreprise de réforme ecclésiastique imposée dans le sillage du concile de Trente. Nous nous proposons d’étudier ces figures du nord au prisme des archives de la justice d’Église mais aussi de sources complémentaires (fonds des fabrique, dossiers de paroisse, registres paroissiaux).

 

21h : La propagande allemande en Belgique et dans le Nord de la France pendant la Seconde Guerre mondiale (1940-1944), Louis Fortemps, Doctorant Université de Lille, amphi René Thery

– La propagande allemande en Belgique et dans le nord de la France pendant la Seconde Guerre mondiale (1940-1944)
Pendant la Seconde Guerre mondiale, la Belgique et les deux départements du Nord-Pas-de-Calais sont occupés par l’Allemagne nazie et placés sous la même administration militaire. Les occupants ont la lourde tâche de maintenir le calme et l’ordre (Ruhe und Ordnung) dans ces régions afin de garantir leur exploitation économique par l’Allemagne. Pour atteindre ces objectifs, l’occupant doit établir un contrôle sur les médias et la vie culturelle. C’est la tâche du « Département de Propagande Belgique » (Propaganda-Abteilung Belgien) composé d’officiers allemands issus principalement des rangs du ministère de la Propagande de Joseph Goebbels.
Cette Propaganda-Abteilung devait contrôler tous les médias (presse écrite, actualités et radio) ainsi que la vie culturelle (cinéma, théâtres, musique, vie nocturne, etc.). Elle a également tenté de lancer des campagnes de propagande pour diffuser une vision positive du national-socialisme et contrer ses ennemis de l’intérieur, les Juifs et la franc-maçonnerie, et de l’extérieur, les Anglo-Saxons et l’URSS communiste.
Cette présentation vise à expliquer comment la propagande allemande s’est implantée en Belgique et dans le nord de la France, à examiner le type de messages qu’elle a essayé de diffuser et, bien sûr, comment elle s’est attelée à la tâche difficile d’envoyer des messages à une région qui comprend trois communautés distinctes parlant deux langues : les Flamands, les Français et les Wallons.

 

21h40 : « Le crime du Palace : retour sur la vie d’Oscar Dufrenne » (1875-1933), Florence Tamagne, Université de Lille, salle des Actes

– Le crime du Palace : retour sur la vie d’Oscar Dufrenne »
Le meurtre d’Oscar Dufrenne (Lille, 1875, Paris, 1933), conseiller municipal radical-socialiste du 10e arrondissement de Paris, mais aussi directeur de spectacles, à la tête, entre autres, du casino de Paris, du Palace ou de l’Empire, reste aujourd’hui non élucidé. Ami de Mistinguett, de Cécile Sorel et de multiples girls des années folles, amant, entre autres, du chanteur de charme Jean Sablon, Dufrenne était homosexuel et en s’en cachait pas, à une époque où cela était pour le moins mal vu. Il s’agira ici de revenir sur la prodigieuse ascension sociale d’un Lillois d’origine ouvrière monté à Paris, mais aussi sur une affaire de mœurs qui défraya la chronique et fut largement instrumentalisée à des fins politiques, dans un contexte troublé.

 

21h40 : Jehan Boinebroke, un patron-voyou ou un homme de son temps ?, Jean-Charles Desquiens, Université Catholique de Lille, amphi René Thery

-Jehan Boinebroke, un patron-voyou ou un homme de son temps ?
Un document particulier du XIIIe siècle nous entrouvre une fenêtre sur un moment de vie de ce temps. A la lecture de celui-ci, on a perçu les traits d’un personnage dépeint comme un homme peu scrupuleux et âpre aux gains. Toujours cité en exemple, cette image colle à la peau de Jehan Boinebroke, marchand douaisien. Mais qu’en est-il exactement ?

 

22h30 : L’Infanticide dans le Nord à la fin de l’Ancien Régime, Sarah Dumortier, Université Catholique de Lille, salle des Actes

L’infanticide, crime réputé typiquement féminin, et jugé comme abominable, émaille les sources judiciaires de l’Ancien Régime mais également de la période révolutionnaire et ce, malgré des législations bien distinctes. Revenir sur ces deux jurisprudences successives est nécessaire. Cependant, si les dossiers de procédure divergent en fonction de la période, ils montrent une criminalité que nous pourrions qualifier de « linéaire » tant les attitudes sont identiques et permettent de porter un regard sur ces femmes criminelles, leurs comportements et leurs parcours. Dégager une étude, non pas quantitative, mais qualitative et socio-culturelle à partir des dossiers de procédure d’une période allant de 1789 à 1815, permet de mieux appréhender les réalités de ce crime et non pas seulement d’un point de vue judiciaire et officiel et offre essentiellement de dégager les matérialités humaines de femmes conduites au crime.